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Vivre l'Arc en Ciel à Al Qaouzah où tout est Noces
TOUT EST NOCES :
 Souffle de Feu – Souffle de Paix 

 

 

Introduction : Vivre l’Arc en ciel où Tout est Noces

  • Les Noces Terre-Ciel, Orient-Occident 

 

  1. Un appel universel
  2. Un appel monastique et une devise bénédictine : la paix
  3. Saint Jean Cassien, prototype du pont entre l’Orient et l’Occident
  4. St Romuald : dernier Père du désert : un moine d’occident « orientaliste »
  • Les Noces intérieures à l’école de l’hésychasme
  1. La recherche de l’Hésychia

 

  1. L'anthropologie hésychaste
  2. La Prière hésychaste
  • L'exil volontaire
  • La prière de Jésus et la prière du Cœur

b.  Les Noces du Cœur et du Souffle

  1. L’aide du souffle 
  2. Sous le Souffle de paix
  3. Prier et se convertir dans le Souffle de Dieu
  1. Les Noces de Guerre et Paix ou « le Jihad » en Chevaliers de l’Immaculée

 

  1. La nepsis ou l’attention intérieure comme ascèse
  2. La thérapeutique des passions
  3. La garde du Cœur
  4. L'expérience de Dieu
  5. De la nécessité d'un père spirituel

 

  • Des Noces en Silence avec le Souffle, voix du Silence
  • Les habits de Noces de la Syro-phénicienne : Foi et Humilité
  • Les Noces du Souffle et du Feu : une Messe perpétuelle
  • Les Noces de la Douleur et de la Joie divines : La Paix
  • La préparation des Noces éternelles de la Jérusalem céleste
  1. Les Noces des Enfants d’Abraham
  2. Les Noces de Parole et Silence dans et vers un Souffle de paix des « Artisans de paix »

 

Préliminaires :

 

C’est du sein de l’Eglise que la "FRATERNITE IBRAHIM" a vu le jour le 4 août 2013, dimanche de la Cananéenne,  à Al Qaouzah, Liban Sud, lors de la consécration des vierges de la première ermite de la paix, par l’archevêque maronite de Tyr, Monseigneur Nabil Chouchrallah Hajj.

 

Cette Fraternité a pour objet de créer une laure monastique, respirant à deux poumons, Ecole de prière, 

« En effet, la prière est encore un moyen mal connu, cependant, c'est le plus efficace pour rétablir la paix dans les âmes, parce qu'elle sert à les rapprocher de l'amour de Dieu. La prière fait renaître le monde. » St Maximilien Kolbe

vivant de la Prière du Cœur (si mal connue !..),  Noces intérieures du « Souffle de Feu » devenant « Souffle de Paix », située, au Sud Liban dans le diocèse de Tyr, à Al Qaouzah, sur les terres de St Joseph, pour promouvoir la paix et la réconciliation des Enfants d’Abraham : « circuminsession trinitaire » des chrétiens, juifs et musulmans par le Dialogue issu du Silence et du Souffle au sein du Buisson ardent, « circuminsession » figurée par Jésus, Moïse et Elie sur le mont de la Transfiguration, mais aussi par les 3 anges hôtes d’Abraham venus lui annoncer la naissance du Fils.

 

Cette Fraternité Ibrahim-Artisan de paix, cet enfant canonique à naitre, est l’Enfant de la Promesse, fruit

d’une triple paternité :

  • de l’Occident avec le Père Bruno-Marie Simon, Oratorien à Toulon, qui me fit entrer dans la Vie par des Noces de Feu, au monastère St Joseph de Cotignac du 19 novembre 2007, Ste Mechtilde, (mon nom d’entrée dans la vie monastique à l’âge de 22 ans) au 3 décembre 2009, fête de la consécration de l’Eglise St Joseph de Cotignac
  • avec le Pape Benoit XVI artisan de paix au Liban en 2010, dont la vocation à devenir ermite de la paix fit jaillir la mienne ;
  • de l’Orient avec le Père Issa, moine melchite à Laqlouq au Liban, qui m’initia à la spiritualité byzantine ...et des Pères du désert...et à la renaissance d’un monachisme authentique sur la terre de son berceau...

d’une triple maternité :

  • Sr Marie-Josette du Carmel de St Sever sur Adour, « Mère de Isaac », et ma Mère, qui me fit entrer le jour de mes 33 ans, dans la pleine communion avec Jean Paul II et à la compréhension de l’esprit d’Assise (qui est ligne de crête entre synchrétisme et fondamentalisme),
  • Mère Véronique, du monastère des Bénédictines de Médéa, voisin de Tibhérine en Algérie, transplanté sur la Terre de St Joseph du Bessillon à Cotignac, « Mère de Ismaël », et ma Mère, qui me fit entrer dans la Terre Promise.
  • Paula Kasparian, mon âme-sœur, respirant du même Souffle, dont le mariage avec Georges, Libanais, pourrait être la figure de son alliance avec le Liban.

La Fraternité Ibrahim-Artisan de Paix, serait la branche libanaise d’une association publique internationale de fidèles de droit pontifical fondée en partenariat avec un comité pilote issu de l’association loi 1901 « Artisans de paix » http://www.artisans-de-paix.org/fr/ comprenant Dr Paula Kasparian, présidente d’Artisans de paix ; François Lacoste, notre futur architecte ; Christian Rogez responsable de Pax Christi...

Projet que nous confions à St Joseph, à St Jean Paul II et à son homonyme, le Pr Jean Paul Durand O.P notre canoniste international.

Avec l’autorisation de Mgr Nabil Choukrallah Hajj, archevêque maronite de Tyr, cette Fraternité Ibrahim-Artisan de paix a le projet immédiat d’installer 3 chalets-ermitages ou « poustinia » sur la colline de St Joseph pour recevoir ses premiers membres et/ou hôtes voulant se mettre à l’Ecole de la Paix intérieure par la prière du cœur, projet prémisse d’une église pour la paix dédié à St Joseph, patron de l’Eglise universelle et de la voix du Silence...

Ite ad Ioseph....« Venez au Noces de l’Agneau ...»


Introduction

 

« Plongés dans la dualité, nous nous exprimons le plus souvent dans un langage antinomique. Celui-ci reflète nos pensées et nos habituels comportements. Toute dualité opprime et déchire. Les notions Bien-Mal, Haut-Bas, Masculin-Féminin, Temps-Eternité nous semblent irréconciliables.
Ces constantes divisions peuvent être surmontées, à condition de les libérer de leur pesanteur. Seul le détachement de notre propre multiplicité opère cet allègement en profondeur...
Le choc des contraires surmonté, la dualité s'estompe : de mystérieuses fiançailles s'ébauchent entre les opposés. Soudain une révélation intérieure éclaire et engendre un nouveau regard, une conscience neuve. Aussitôt un éveil intérieur se produit. Sorte de résurrection permettant de comprendre que tout est Noces » Marie Madeleine Davy Tout est Noces p. 202

« Le mariage spirituel est symbolisé par l’amour mutuel de l’Époux et de l’Épouse et par leur union. A ce moment l’Épouse ne cherche plus, elle possède une présence qu’elle ne veut plus quitter. »

 

Cette Présence n’est-elle pas cette « Paix au-delà de tout sentiment » selon St Paul,que le Christ nous a laissé en héritage en nous laissant l’Esprit-Saint ?

« Il (Jésus) leur dit : « Paix à vous ! » Et cela dit, il leur montra ses mains et son côté... Il leur dit de nouveau : « Paix à vous ! Comme mon Père m’a envoyé moi aussi je vous envoie. » Et cela dit, Il souffla sur eux et leur dit « Recevez l’Esprit-Saint... » Jn 20, 20-22

Ainsi le Christ a-t-il voulu que « la paix à tout homme de bonne volonté » annoncée par les anges à Sa naissance soit l’Alpha et l’Oméga de sa Bonne Nouvelle.

Envoyée par lui pour la promouvoir, dans le Souffle de l’Esprit-Saint,la Fraternité Ibrahim-Artisan de paix voudrait faire naitre une Ecole du Souffle...Souffle de Feu « Il leur montra ses mains et son côté »... , Souffle de Paix...  « Paix à vous ! » Une Ecole de la Prière du Cœur, « Centre à Centre, Cœur à Cœur » selon la belle expression de Teilhard de Chardin, Fraternité Ibrahim, où tout homme se découvre enfant d’un même Souffle «Yahweh Dieu forma l’homme de la poussière du sol, et il souffla dans ses narines un souffle de vie. » Gn 2, 7... Epoux d’un même Souffle « Et Il (Jésus) souffla sur eux et leur dit « Recevez l’Esprit-Saint ».. » Jn 20, 22

St Paul ne donne-t-il pas la paix comme fruit de l’Esprit ? La Paix n’est-elle pas l’enfant de la Promesse, l’Enfant de la Nouvelle Alliance, qui est ce Mariage intérieur avec le Souffle divin présent en tout homme.

Oui si Dieu le veut, cette Fraternité Ibrahim naitra à Al Qaouzah, village du Sud Liban,

-carrefour des trois religions abrahamiques

 

  • situé entre les deux Cana de Galilée lieu du 1er  miracle des Noces
  • dont le nom signifie Arc en ciel, signe de la première Alliance entre Terre et ciel, et figure de la deuxième Alliance
  • dans cette Terre que les Libanais appellent « Bcharra – de l’Incarnation »,
  • au pays de la Cananéenne, femme de Foi et d’humilité, digne fille d’Abraham
  • au Pays de St Joseph, le Galiléen, sur sa colline, lui le Patriarche du Silence et de l’Oraison - selon Ste Thérèse d’Avila en l’année de son cinquième centenaire -, Patron de l’Eglise universelle, visible et invisible, Patron des « artisans » ...de paix faisant grandir le Fils intérieur, Prince de la Paix... Patron du III ème millénaire et ... mon Père adoptif depuis l’âge de 5 ans.

 

Sous les augures d’un tel Arc en ciel, comment devenir alors cette Arche d’où sortit la colombe de la paix ? Comment devenir cette Arche d’Alliance où tout est Noces ?

 

  • Les Noces Terre-Ciel, Orient-Occident :

 

  1. Un appel universel

 

« Notre vocation humaine est d'être des médiateurs entre tous les pôles qui sont divisés dans l'ordre créé. Nous pouvons à l'intérieur de nous-mêmes amener toutes choses à l'unité, surmonter le divorce entre la matière et l'esprit, entre la terre et le ciel, entre l'homme et la femme, entre l'être humain et l'Être divin. Jean Yves Leloup, "Lettres à un ami athée", p 95

Tout homme est donc « appelé », au sens étymologique, à être pont...à être moine.. puisque comme le dit si bien Marie Madeleine Davy

« Est « moine », « seul », « solitaire » tout homme qui, parvenu à l’unité, épouse la Sophia . » 

Pourtant parvenir à ces Epousailles ne semble pas être chose aisée si nous écoutons la réponse du Christ au jeune homme riche «  Si tu veux être parfait, vends tous tes biens et suis moi ».

La Sequela Christi est en réalité cette échelle sainte...bien raide... de St Benoit dans sa Règle :

« Si donc, mes frères, nous voulons atteindre le sommet de la parfaite humilité, et parvenir promptement à cette hauteur céleste à laquelle on monte par l'humilité dans la vie présente, il nous faut dresser et gravir par nos actions cette échelle qui apparut en songe à Jacob. Il y voyait des anges descendre et monter. Cette descente et cette montée signifient pour nous, sans aucun doute, que l'on descend par l'élèvement et que l'on monte par l'humilité. L'échelle en question, c'est notre vie en ce monde ; que le Seigneur élève jusqu'au ciel si notre cœur s'humilie. Les deux montants de cette échelle sont, selon nous, notre corps et notre âme ; entre ces montants, l'appel divin a inséré divers degrés d'humilité et de perfection qu'il s'agit de gravir. »

Image repris avec poésie par le monachisme oriental de St Jean Climaque au VII ème siècle dans son œuvre magistrale « L’Echelle sainte » :

  • Comme celui qui monte sur une échelle pourrie risque de tomber, ainsi tout ce qui est honneur, gloire ou puissance est opposé à l'humilité et fait tomber celui qui les possède. »

 

  1. Un appel monastique et une devise bénédictine : la paix

 

 Où alors trouver une échelle digne de ce nom si ce n’est à « l’Ecole du Service du Seigneur » selon la belle expression de St Benoit dans son Prologue. 

Cette voie tout droite de la Sequela Christi apparut, lorsque disparut celle du martyre, après l’édit de Constantin mettant fin à la persécution de l’Eglise...et l’on vit des milliers de chrétiens entamer leur marche au désert pour gagner la Terre promise... pour « devenir un hésychaste, un homme ramené de la multiplicité à l’unité ; de la dispersion à la conversion à l’Unique qui est Dieu et Dieu seul. » Bx Paul Giustiniani Règle de vie

« La fin de notre vie monastique n’est-elle pas, selon l’expression de saint Cassien, « une persévérance sans interruption dans la prière, et un effort pour obtenir, autant que la faiblesse humaine le permet, une immobile tranquillité et une pureté perpétuelle de l’esprit » Jean Cassien, Conférences 9, 2 - Prologue de la Règle de vie de la laure St Joseph issue du typicon du monastère orthodoxe St Antoine le Grand et de la Règle de vie du Bx Paul Gustiniaini, camaldule

 

c)  Jean Cassien, prototype du pont entre l’Orient et l’Occident

Une grande figure de moine –pont entre l’orient et l’occident fut Saint Jean Cassien.

Jean Cassien est né au IVe siècle (vers 360/365) dans l'actuelle Roumanie. Lors d'un séjour au désert de Scété en Égypte, il y devient le disciple de l'abbé Paphnuce. Il prend conscience de l'insuffisance de l'enseignement qu'il avait reçu jusqu'alors dans les monastères. On lui avait appris à renoncer au monde et quelque enseignement dans la lutte contre les passions, mais non pas à s'élever jusqu'à l'union intime avec Dieu.

Cassien vécut la fin de sa vie à Marseille, en France. C'est de là qu'il va transmettre à l'Occident l'enseignement pratique et ascétique qu'il reçut en Égypte.

Ses ouvrages ont constitué la base d'une grande partie de la spiritualité de l'Ordre de saint Benoît et des ordres qui en ont dérivé.

 

  1. St Romuald : dernier Père du désert : un moine d’occident « orientaliste »

 

Cinq siècles plus tard c’est encore au courant orientaliste de Ravenne que Saint Romuald puisera pour réformer la vie érémitique en Europe et pour créer des monastères « aux trois biens » à la vie érémitique, cénobitique et apostolique..

 

C’est de ces deux grands Ponts que la Fraternité Ibrahim voudrait se réclamer... c’est avec ces deux poumons qu’elle souhaiterait respirer en faisant naître une laure monastique d’initiative française à Al Qaouzah, pour d’une part contribuer à restaurer cet « ordre angélique » dans le propre berceau du monachisme et d’autre part pour célébrer les Noces de l’Orient et de l’Occident en vivant de la tradition hésychaste - trésor gardé jalousement par les moines du Mont Athos - et de la tradition des « trois biens » vécue encore de nos jours à Camaldoli chez les fils de St Romuald.

 

Mais comme le dit Marie Madeleine Davy « Qu'il s'agisse de l'Orient ou de l'Occident,

nous ne sommes plus à l'époque des maîtres, mais à celle du guru intérieur, de l'Église intérieure. » in Le Désert intérieur

 

 

  • Les Noces intérieures à l’école de l’hésychas

« Acquiers la paix intérieure, et des âmes par milliers trouveront le salut auprès de toi. » Saint Séraphim de Sarov

 

  1. La recherche de l’Hésychia

 

1- L'anthropologie hésychaste

Il s'agit, par un certain mode de vie, de rétablir l'homme tel que Dieu l'a créé avant sa chute, à son image et à sa ressemblance (Genèse, 1:26). Il faut ajouter que, selon la voie hésychaste, l'homme peut non seulement rétablir en lui l'image de Dieu, mais devenir comme "participant de la nature divine" (2 Pierre, 1:4). Selon l'Église orthodoxe, en effet, l'Incarnation de Dieu dans le Christ avait comme finalité de permettre à la nature humaine d'être déifiée. La voie hésychaste n'est pas autre chose que la voie de cette déification, voie d'union à Dieu. Cependant, cette union est une union d'amour. Il s'agit d'une voie d'humilité, où l'on demande à Dieu de venir habiter dans notre corps ("temple du Saint Esprit" selon Saint Paul, 1 corinthiens 6, 19). Il ne saurait s'agir d'une technique ou d'une méthode permettant d'accéder à la divinité par ses propres forces. Il s'agit au contraire d'apprendre à s'ouvrir la divinité, afin que ce ne soit plus notre volonté propre qui travaille en nous, mais la volonté de Dieu.

2- La Prière hésychaste

En guise d'introduction, nous citons ce propos de Monseigneur Kallistos Ware :

«  De même qu'il y a dans l'homme trois éléments, il y a trois principaux degrés de prière  : la prière vocale ou corporelle, la prière du l'intellect, la prière du cœur (ou de l'intellect dans le cœur) qui est la prière spirituelle. »

L'exil volontaire

La pratique hésychaste consiste à acquérir la paix et le silence intérieurs et à s'isoler de l'affection des sens physiques. L'isolement peut être physique : c'est fuir le monde et son agitation. Mais cet isolement est vain, s'il n'aboutit pas à la capacité intérieure de se retire en soi-même. Les hésychastes interprètent l'injonction du Christ dans l'Évangile de Matthieu : « Allez dans votre réduit pour prier », pour signifier qu'il est nécessaire de s'isoler des sens extérieurs et de se tourner vers l'intérieur.

Saint Jean Climaque prônait l'exil volontaire (troisième degré de l'Echelle sainte) comme une condition de la vie spirituelle : "l'exil volontaire, c'est l'abandon sans retour de tout ce qui, dans notre patrie, nous empêche d'atteindre le but de la piété"

La prière de Jésus et la prière du Cœur

Une forme de prière spécifique caractérise l'oraison hésychaste : cette forme consiste en l'invocation répétée du nom de Jésus au rythme de la respiration. Cette forme est appelée "prière de Jésus" car il s'agit de faire « descendre Jésus » dans le cœur, réceptacle du Saint-Esprit. Cette forme est privilégiée, car elle permet de rester en prière en permanence, tout le long du jour, au milieu des occupations du monde. Elle permet à la fois une présence continuelle à la prière et le souvenir perpétuel de Dieu. Cependant l'hésychasme ne peut être réduit à une méthode de prière. Il faut par ailleurs remarquer que la prière vocale n'est que la prémisse de la prière véritable, celle de l'union à Dieu, au-delà de toute parole. C'est cette dernière prière que l'orthodoxie nomme prière du cœur.

Dans la solitude et retiré du monde, l’hésychaste répète la prière de Jésus: "Seigneur Jésus-Christ, fils de Dieu, fais-moi miséricorde, à moi pécheur." Il est important de signaler que jamais l'hésychaste ne traite la prière de Jésus comme une formule magique, une chaîne de syllabes dont la signification serait secondaire ou peu importante. L’hésychaste doit s'efforcer de réciter la prière de Jésus en portant la plus grande attention à son sens, l'animant d'une intention réelle.

La tradition hésychaste insiste sur l'importance de la vigilance et de l’attention. L’hésychaste doit s’efforcer à une extrême attention à la fois à la conscience de son monde intérieur et à l'expression de la prière de Jésus, sans laisser son esprit vagabonder. Tout en maintenant sa pratique de la Prière de Jésus, qui devient comme naturelle et perpétuelle, récitée vingt-quatre heures par jour, l’hésychaste doit cultiver l'ascèse intérieure qu'est la sobre vigilance (nepsis) à l'égard de ses pensées.

La prière hésychaste est une tradition chrétienne de prière où la participation du corps est importante. Saint Jean du Sinaï a écrit : «L'hésychaste est celui qui aspire à circonscrire l'incorporel dans une demeure corporelle, — suprême paradoxe."

  1. Les Noces du Cœur et du Souffle

1- L’aide du souffle

Les Pères orientaux s’accordent à affirmer que le «souffle de vie», le  pneuma

qui fait de l’homme un «être vivant» (Gn 2, 6), donne à l’homme non seulement un esprit,  mais  aussi  la  grâce  du  Créateur,  c’est‐à‐dire  la vie raisonnable et la vie de communion. C’est la vie spirituelle de l’homme qui prend naissance ainsi. Par le souffle divin, l’âme raisonnable et libre est mise dans l’homme, mais par cela Dieu entre en communion avec sa créature.

Le souffle divin se pose ainsi en « organe de la communion avec le transcendant », car il lui donne la  capacité  de  répondre à l’appel  divin.

   2- Sous le Souffle de paix

En aucun cas, l'hésychasme ne saurait être considéré comme une « méthode » permettant d'arriver à la déification par nos propres moyens.

Si les postures corporelles et la maîtrise de la respiration sont considérées comme secondaires, elles n'en ont pas moins leur importance. Saint Grégoire Palamas fit ainsi la défense de l'utilité de l'existence d'une telle méthode :

« Vois-tu, Frère, comment Jean Climaque a montré que ce n'est pas seulement d'une manière spirituelle, mais aussi d'une manière humaine, qu'il est possible d'éprouver combien ceux qui choisissent d'être vraiment à eux-mêmes et de porter dans l'homme intérieur le nom de moine, doivent tout à fait envoyer et maintenir l'intelligence (noûs) au-dedans du cœur ? Ainsi enseigner au novice à voir en eux-mêmes, et envoyer au-dedans, par l'inspiration, leur propre intelligence, n'est nullement déplacé. »

« Un homme de bon sens ne saurait, en effet, empêcher l'intelligence qui ne se contemple pas encore, de se recueillir elle-même par certains procédés. Ceux qui viennent d’entreprendre cette lutte voient continuellement leur esprit s’enfuir : à peine rassemblé ; il leur faut donc le ramener à eux tout aussi continuellement ; dans leur inexpérience, ils ne se rendent pas compte que rien au monde n’est plus difficile à contempler et plus mobile que l’esprit. C’est pourquoi certains leur recommandent de contrôler le va-et-vient du souffle et de le retenir un peu, afin de retenir aussi l’esprit en veillant sur la respiration jusqu’à ce qu’avec l’aide de Dieu ils aient progressé jusqu’à ce qu’ils aient interdit leur esprit à tout ce qui l’entoure et l’aient purifié, et qu’ils puissent le ramener véritablement à un recueillement unifié. Et l’on peut constater que c’est là un effet spontané de l’attention de l’esprit, car le va-et-vient du souffle devient paisible lors de toute réflexion intense, surtout chez ceux qui se trouvent, de corps et d’esprit, dans le repos... » Grégoire Palamas « Défenses des saints hésychastes »

Mais si le souffle peut être d’une grande utilité pour se préparer à l’Union, il n’en demeure pas moins vrai que seul le Souffle de Dieu dans notre souffle peut nous y faire entrer.

 

             3-Prier et se convertir dans le Souffle de Dieu

« L’homme naît en recevant le premier souffle et meurt en rendant le dernier. La vie est dans le souffle, elle est un souffle de vie. Mais que notre langue est intellectuelle ici ! Sous l’apparente profusion des mots se cache déjà le péché de la division et la proéminence du mental dans notre culture : âme, souffle, respiration, haleine, vent Esprit...autant d’expressions que recouvre et contient le seul terme de Rouah en hébreu. La Bible n’a donc pas de complexe, en parlant du souffle ou de la respiration, à laisser ouvrir en même temps la porte sur un abîme de mystère...Et réciproquement, en parlant de l’Esprit, elle ne craint pas de désigner par là aussi Celui qui anime jusqu’à la moindre haleine pénétrant dans les narines de l’homme !

Dans la méditation, il s’agit d’en devenir conscient, non en fixant ou en analysant, ce qui créerait une distance d’extériorité, mais, en épousant intérieurement ce mouvement de vie, se laisser saisir par lui. Arriver à vraiment écouter dans le silence comment chacune de nos expirations, dans la mesure où nous nous y abandonnons, nous conduits aux sources cachées de notre être profond et là, nous recrée dans une nouvelle inspiration.

La respiration peut devenir le lieu de cet échange ineffable et plein d’Amour. » ...lieu des Noces intérieures... 

La méditation est de cet ordre ou elle n’est pas ! » Père Alphonse Goetmann « La voie du Silence »

A l’école de cette tradition patristique orientale, le Souffle divin sera donc pour la Fraternité Ibrahim l’organe de communion avec Dieu (prière continuelle ou pure) et un instrument essentiel de notre conversion et d’acquisition de la Paix, « au-delà de tout sentiment ».

  1. Les Noces de Guerre et Paix ou « le Jihad » en Chevaliers de l’Immaculée

 

"Laissons-nous conduire par Elle de plus en plus parfaitement, où qu'elle veuille et quel que soit son bon plaisir, afin que, remplissant nos devoirs jusqu'au bout, nous puissions, par amour, sauver TOUTES les âmes." Saint Maximilien Kolbe Auschwitz, 12 mai 1941)

1- La nepsis ou l’attention intérieure comme ascèse

Les hésychastes aiment à citer ce précepte du Deutéronome (15,19) : "Prête attention à toi-même !". Ils y voient l'injonction de conserver une vigilance permanente, avec cette autre phrase du Cantique des cantiques : "Je dors, mais mon cœur veille".

Être libéré des passions n'est possible que par la connaissance de leurs procédés. Cette connaissance consiste en une véritable médecine spirituelle. Cependant cette thérapeutique est impossible sans la vigilance de l'ascète à l'égard de ses propres pensées. C'est ainsi que décrit saint Jean Climaque décrit la tâche de l'hésychaste :

« Le chat surveille la souris et l'hésychaste guette la souris spirituelle. Ne traite pas cet exemple de futile ; ou alors, c'est que tu n'as pas encore connu l'hésychia. » Jean Climaque « L’Echelle sainte » degré 27

Puis, il décrit ainsi la pratique hésychaste :

«  Installe-toi sur une hauteur et surveille-toi toi-même, si toutefois tu sais le faire ; tu verras alors comment les voleurs entrent pour dérober tes grappes de raison, quand il le font, d'où ils viennent, combien et de quelles sortes ils sont. Quand le veilleur est fatigué, il se lève pour prier, puis il se rassied et reprend courageusement son premier travail. » Jean Climaque « L’Echelle sainte » degré 27

Ce passage montre l'importance, pour Saint Jean Climaque et à sa suite, pour l'hésychasme, d'une ascèse spirituelle, d'une vigilance (en grec, nepsis) permanente à l'égard de nos pensées (les mauvaises pensées, s'introduisant dans notre esprit étant les «voleurs»). La plupart des textes de la Philocalie traitent de cette vigilance et de l'analyse de ces pensées dont il faut apprendre à distinguer l'origine. Cette analyse « psychologique » (dans le sens d'une science de l'âme) doit beaucoup à la description par Évagre le Pontique, dans ses œuvres, des huit passions fondamentales.

2- La thérapeutique des passions

Il ne s'agit pas seulement de condamner les passions comme autant de péchés, mais de s'en guérir. Cette médecine de l'âme n'est possible que par l'étude des causes et des formes que prennent les vices. La liste des huit passions fondamentales établie par Évagre et reprise par saint Jean Cassien, si elle est la source de la liste des 7 péchés capitaux, s'en distingue pourtant radicalement dans l'esprit : il ne s'agit pas dresser une liste des péchés les plus graves dans lesquels sont susceptibles de tomber les hommes, mais de révéler les maladies fondamentales de l'âme dont toutes les autres dérivent. Ces huit vices fondamentaux ne sont donc pas les cas extrêmes des péchés (comment imaginer la gourmandise comme péché extrême, mortel ?), mais au contraire le fondement de tous les autres péchés, les racines même de cette maladie de l'âme qu'est le péché. Pécher en effet, ce n'est pas autre chose que dévier de son vrai but le désir (le terme grec traduit par péché et qu'utilisait saint Paul, hamartia, signifie : "manquer la cible").

La victoire sur le péché n'est possible que par une conversion intérieure à une autre richesse, comme l'exprime saint Jean Cassien :

« Nous ne pourrons jamais repousser les tentations de la gourmandise, si notre âme ne trouve pas, en s’appliquant à la contemplation divine, une joie plus grande dans l’amour des vertus et dans la beauté des choses célestes. Celui qui méprise comme périssables les choses présentes et qui regarde sans cesse celles qui sont immuables et éternelles, pourra déjà goûter en lui-même, quoiqu’il soit encore dans une terre fragile, le bonheur qui l’attend au ciel.  » Jean Cassien « Institutions cénobitiques » 5, 14

Les passions ne sont pas nécessairement mauvaises : elles ont souvent leur place et leur utilité au sein de cette vie terrestre. C'est bien plutôt qu'il ne faut pas être dominé par elles et les rétablir dans leur usage auquel elles étaient destinées.

C'est ainsi que la colère ne doit pas s'exercer contre son prochain, mais il existe un juste usage de la colère : l'hésychaste se doit également d'user d’une colère extrêmement dirigée et contrôlée contre les pensées de tentation. Il en est de même de la tristesse, comme le souligne saint Grégoire de Nysse comme saint Jean Cassien ou encore saint Paul : il existe une bonne et une mauvaise tristesse. L'une est "la tristesse du monde, qui produit la mort" (saint Paul, 2 Cor 7:10), l'autre est une "tristesse selon Dieu" (saint Paul, 2 Cor 7:10). C'est ainsi que s'exprime saint Grégoire de Nysse :

« Car de même que le plaisir est tantôt bestial et irrationnel, tantôt pur et immatériel, de même l’opposé du plaisir se divise en vice et en vertu. Il existe donc aussi une forme de deuil que l’on peut considérer comme heureux (cf. Mat. 5,4) et qu’il ne faut pas rejeter si l’on veut acquérir (cf. 1 Tim. 4,4) la vertu; c’est le contraire de cet abattement qui est irrationnel et servile. (...) Car on est vraiment en deuil lorsque l’on perçoit ces biens que l’on a perdus par sa chute, et que l’on compare cette vie périssable et souillée à cette béatitude intacte dont on jouissait librement avant que l’on fasse de la liberté mauvais usage, en voyant que plus le deuil pèse pour une vie telle que celle-ci, plus vite on acquiert les biens que l’on désire. De fait, la perception de la perte de la beauté suscite un zèle ardent pour les biens désirés. »

« Puisqu’il existe aussi un deuil salutaire, ainsi que notre discours l’a offert en exemple, comprenez donc, vous qui êtes facilement portés à la passion de la tristesse, que nous ne condamnons pas la tristesse, mais que nous vous conseillons celle qui est bonne, plutôt que celle que nous blâmons. Ne vous attristez donc pas de “la tristesse du monde, qui produit la mort” (2 Cor. 7,10), comme le dit l’Apôtre, mais de “la tristesse selon Dieu” (2 Cor. 7,10), dont la fin est le salut de l’âme. Car les larmes versées au hasard et en vain sur les morts peuvent même entraîner la condamnation de celui qui gère mal ce qui est utile. De fait, si “Celui qui a fait l’univers avec sagesse” (Ps. 103,24) a fixé dans notre nature cette disposition à la tristesse, afin qu’elle nous purifie du péché qui nous dominait auparavant et soit un viatique qui permette d’avoir part aux biens espérés, peut-être celui qui pleure en vain et inutilement sera-t-il accusé par son propre Maître comme, dans l’Évangile (cf. Luc 16,1 sq), le mauvais intendant qui a dilapidé inutilement la richesse qui lui avait été confiée; car tout ce qui est utilisé en vue du bien est une richesse qui est comptée parmi les plus précieux des trésors. » Grégoire de Nysse  « Discours sur les morts »

3- La garde du Cœur

L’hésychaste s'efforce, selon le conseil des Pères, de faire descendre son esprit (ou intelligence, en grec noûs) dans son cœur. Si cette descente de l'esprit dans le cœur a pu être comprise d'une façon littérale et non métaphorique, comme se rapportant au cœur physique, ce qui est véritablement recherché, c'est le « lieu du cœur » comme lieu le plus intérieur de la personne, où s'unifie le corps et l'esprit. L'objectif, à ce stade, est de continuer la pratique de la prière de Jésus avec l'esprit dans le cœur, en ayant une pratique libre d'images et d'affections extérieures (voir Pros Theodoulon). Ce qui signifie que par l'exercice de la sobriété (l'ascèse mentale contre les pensées de tentation), l’hésychaste arrive à une pratique incessante, continuelle, de la prière de Jésus avec son esprit et dans son cœur, où sa conscience n'est plus occupée par l’apparition spontanée d’images : son esprit a une certaine immobilité et comme vide, ponctué seulement par la répétition incessante de la prière de Jésus.

Cette étape est appelée la garde du cœur. Il s'agit d'un stade très avancé de la pratique ascétique et spirituelle, et tenter d'y accéder prématurément, surtout avec des techniques psychophysiques, peut provoquer de très graves dangers spirituels et émotionnels. Saint Théophane le Reclus a déjà fait remarquer que la respiration et les postures corporelles techniques ont été pratiquement interdit dans sa jeunesse, puisque au lieu d'avoir l'Esprit de Dieu, les gens n'ont réussi seulement qu'« à ruiner leurs poumons ».

La garde de l'âme est l'objectif concret de l’hésychaste. Elle est un effort permanent jusqu’aux derniers instants. C’est dans la garde de l'esprit qu'il est porté à la contemplation par la grâce de Dieu.

4- L'expérience de Dieu

Les hésychastes expérimentent généralement la contemplation de Dieu comme Lumière (la Lumière incréée dont parle saint Grégoire Palamas ou encore saint Syméon le Nouveau Théologien). Quand l'hésychaste, par la miséricorde de Dieu, vit une telle expérience, il n'y demeure pas pendant une durée très longue (sauf de rares exceptions, comme par exemple dans la Vie de saint Savas le Fou en Christ, écrite par saint Philotheos Kokkinos au xive siècle), mais il retourne dans l'état où il doit continuer d'exercer la garde du cœur.

La tradition orthodoxe met en garde contre toute recherche de l'extase comme fin en soi. L’hésychasme est une tradition complexe de pratiques ascétique ancrées dans la doctrine et la pratique de l'Église orthodoxe et destinés à purifier les membres de l'Église orthodoxe et à les préparer à rencontrer Dieu quand, et si Dieu le veut, et par la grâce de Dieu. Le but est d'acquérir, par le biais de la purification et de la Grâce, l'Esprit Saint et le salut. Tous états extatiques ou autres phénomènes inhabituels qui peuvent se produire dans le courant de la pratique hésychaste sont à l’égard de cette fin considérés comme secondaires et sans importance, voire dangereux. Bien plus, la recherche d'expériences « spirituelles » inhabituelles peut en elle-même causer beaucoup de tort, au détriment de l'âme et de l'esprit du chercheur. Une telle recherche d'expériences « spirituelles » peut conduire à l'illusion spirituelle (en russe prelest, en grec plans), - l'antonyme de la sobriété - dans laquelle une personne se croit déjà sainte, a des hallucinations et « voit » des Anges, le Christ, etc. Cet état d'illusion spirituelle est, d’une manière superficielle et égoïste, agréable, mais peut conduire à la folie et au suicide, et, d'après les pères hésychastes, rend impossible le salut véritable.

« Le Nom du Verbe incarné s'attache aux fonctions essentielles de l'être : il est présent dans le "cœur", il est lié au souffle. Il faut remarquer cependant que les grands spirituels orientaux de la "prière ininterrompue" sont unanimes à mettre en garde contre toute confusion de ce "souvenir de Jésus" et les effets que pourraient produire dans l'âme du chrétien la simple imagination. Jamais ce "souvenir" ne devient une "méditation" sur tel ou tel épisode de la vie du Christ, jamais le novice n'est appelé à se figurer une image extérieure à lui-même : c'est la présence de Jésus à l'intérieur de son être, à laquelle la vie sacramentelle donne une réalité pleine et existentielle, indépendante de l'imagination, que les moine est appelé à prendre en conscience. La vision lumineuse dont il pourra alors bénéficier ne sera donc ni un symbole, ni un effet de l'imagination, mais une théophanie aussi véritable que celle du Mont Thabor, puisqu'elle manifestera le même corps déifié du Christ. » Jean Meyendorff « Saint Grégoire Palamas et la mystique orthodoxe »

 

5- De la nécessité d'un père spirituel

« Nous qui désirons sortir d'Égypte, échapper au pharaon et nous enfuir, nous avons absolument besoin de quelque Moïse comme médiateur entre Dieu et nous. Debout entre l'action et la contemplation, il tendra les mains vers Dieu, afin que, marchant sous sa conduite, nous puissions traverser la mer du péché et mettre en fuite l'Amalec des passions (Cf. Exode 17, 8-13). C'est pourquoi ils sont dans l'illusion, ceux qui se fient à eux-mêmes et pensent n'avoir besoin de personne pour les conduire. Ceux qui sont sortis d'Égypte avaient Moïse comme guide, et ceux qui s'enfuirent de Sodome un ange. » Jean Climaque « L’Echelle sainte » Premier degré

 

cf l’article de Wikipedia « Hésychasme »

 

  • Des Noces en Silence ou le Souffle, voix du Silence

« Quand le mental se vide parce qu'il n'y a plus de pensées, l'intellect, qu'il tenait captif, descend vers le cœur. 
Alors l'homme s'unifie intérieurement, présence à soi, présence à Dieu. 

 Les mots qui peuvent aider la médiation au début tomberont comme des fruits mûrs avec un peu de pratique et de maturation intérieure. On n’en a plus besoin...Tout est là dans l’indicible silence. Mais parfois on y revient comme à des béquilles pour traverser le désert de la sécheresse ou, mieux, enjamber toutes les résistances, de la distraction à l’ennui, nos oignons d’Egypte qui nous retiennent toujours dans l’Exil du petit moi.

L’expiration sera un abandon silencieux, l’espace entre l’expiration et inspiration une union à Jésus, pendant laquelle on pourra dire Son Nom tandis que l’inspiration sera l’accueil silencieux de sa Présence, de sa Joie, de sa paix...

Un jour donc, toute parole s’estompe ; alors, dans le silence total, sa présence nous pénètre, nous emplit, nous imbibe, comme la tache d’huile silencieusement s’étend dans le papier pour le rendre transparent. » Père Alphonse Goetmann « La voie du Silence » 

  •  Les habits de Noces de la Syro-Phénicienne : Foi et Humilité

La Syro-Phénicie, ou province romaine de Syrie, est un territoire étroit qui longe la Méditerranée au Nord de la Palestine, à l’Ouest de la mer de Galilée, et bien au-delà vers le Nord. Villes principales Tyr et Sidon...et Al Qaouzah..la plus petite et la plus pauvre...

«  Pardon Seigneur, les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table du maître » ! Mt 15, 28

Quelle humiliation consent-elle par amour pour sa fille ! elle accepte la comparaison indigne, pour elle et pour ses croyances ; elle rentre dans l’optique de Jésus, mais pour le contrer : elle n’a qu’un but, poursuivi : la guérison de sa fille captive du démon, et tout le reste, - elle-même, sa dignité de femme, sa religion sans doute greco-romaine - lui importe peu en comparaison.

« C'est donc à l’intérieur de ce silence que jaillit notre prière, c'est un long cri silencieux, une plainte, un gémissement qui transforme tout notre être en prière.

« Pour que cette prière jaillisse sincèrement du cœur d’un homme – fût-ce un prêtre ou un religieux–, il faut parfois des années, parce que c'est une prière d’enfant. On comprend ici pourquoi le Christ nous enjoint de redevenir enfants

(Mt 18, 1-4). Quand un enfant demande quelque chose à ses parents, ceux-ci ne céderont pas tant qu’il discutera (ou du moins ne devraient pas le faire)...

« Mais s'il demande avec douceur, acceptant de dire : s’il te plaît, non pas du bout des lèvres, mais du fond du cœur, alors ils ne pourront pas résister. Dieu résiste parce que nous discutons. Le jour où nous ne discuterons plus, nous obtiendrons tout. Il nous montrera son visage, et cela se fera parce qu’on se mettra à aimer ce visage...

  « Expliquons-nous encore sur ce mystère de la supplication, car il est la toile de fond sur laquelle est tissé tout l’enseignement de Jésus sur la prière continuelle. Quand Jésus nous demande de prier sans cesse, sans jamais nous décourager et quand il prend l'exemple de l’ami importun (Lc 11, 5 à 13) ou la parabole du juge qui se fait prier longtemps (Lc 18, 1-8), il choisit des situations limites où la persévérance en arrive à attendrir le cœur de l’ami et du juge. Dieu est toujours au côté de celui qui est dur d’oreille. 

 

« O femme, votre foi est grande ! » Mt 15, 28

 

« C'est dans le mystère de la foi et de la confiance qu’est tout le secret de la prière continuelle. Il y a un degré inouï de confiance et d’humilité que Dieu attend de nous pour s’attendrir jusque-là. Il veut trouver des cœurs humbles et confiants qui aillent jusque-là, pour s’attendrir à la mesure même de leur confiance. Demandez et vous recevrez… Tout ce que vous demanderez en mon Nom, vous l’obtiendrez. » Père Jean Lafrance « La Prière du Cœur »

 « Dieu désire nous donner tout, il n’a pas la moindre envie de nous refuser quoi que ce soit, mais il faut que nous le lui demandions gentiment, poliment, en disant : s’il te plaît, et merci : c'est indispensable, parce que c'est la substance même de notre dialogue d’amour avec lui… (M.D. Molinié, Retraite prêchée aux dominicaines de Montlignon)

Cependant à cette école du Souffle, voie de la Voix du Silence doit se joindre celle du Feu dans lequel « notre buisson d’humanité doit passer pour s’éveiller à l’Etre essentiel. » Jean Yves Leloup, Lettres à un ami athée.

 

 Ou en d’autres termes : « Pour arriver à découvrir en lui l’Esprit de Sagesse, il lui faut passer par la souffrance, le dénuement, le dépouillement... » Marie Madeleine Davy Le Désert intérieur,

Baptême de Feu vécue dans cette rencontre du Visage du Bien-Aimé dans chaque instant présent, de l’Epouse reconnaissant la voix de l’Epoux, et s’écriant avec St Jean : « C’est le Seigneur ! »

 

Et encore avec l’Ecole orthodoxe « Le lâcher prise des scléroses du moi et la plongée dans le feu purificateur de l’Etre unifient progressivement nos forces indivises autour d’un nouveau centre. Le cœur de pierre qui durcit tout, fixe, objective, devient peu à peu un cœur de chair, dont la caractéristique essentielle est une capacité croissante d’aimer. La renaissance dans l’amour est le signe qu’un autre nous a touchés, mieux : investis et transformés. C’est une conversion toujours plus saisissante, la réalisation de la « metanoia » (conversion) inscrite au creux de tout l’Evangile. » Père Alphonse Goetmann

 

  • Les Noces du Souffle et du Feu : une Messe perpétuelle

 

Car il s’agit bien d’une conversion... d’un retournement de la nature courbée repliée sur elle-même au lieu de s’élancer vers Dieu : la natura curva dont parlera St Bernard

en commentant le passage de l’Évangile concernant la guérison de la femme courbée.

« retournement de la conscience par la vie du Souffle » dira Paula Kasparian en langage moderne.

 

« Dans l’amour, on se laisse porter par l’oblation spontanée et on va jusqu’au bout de cette ouverture, dans la joie. Cette oblation est l’âme de tout sacrifice. Mais il y a autre chose dans le sacrifice, qui est la réponse de Dieu, le feu du ciel venant consumer la victime.

La victime doit d’abord être offerte, et c'est l’amour oblatif qui pousse l'homme à offrir à Dieu son corps et la création tout entière. Mais cette oblation n'est pas vraiment victime avant d’être consumée par le feu du ciel. C'est le mystère de l’holocauste que nous retrouvons chez Thérèse de Lisieux. » Père Jean Lafrance « La prière du Cœur » 

  « Afin de vivre dans un acte de parfait amour, je m’offre comme victime d’holocauste à votre Amour miséricordieux, vous suppliant de me consumer sans cesse, laissant déborder en mon âme les flots de tendresse infinie qui sont renfermés en vous, et qu’ainsi je devienne Martyre de votre Amour, ô mon Dieu » (Manuscrits autobiographiques, p. 320.)

« Ainsi l'homme est jeté à la vie dans un état d’explosion oblative; s'il est fidèle à cette oblation qui le soulève obscurément et s’il laisse parler son cœur tel que Dieu l’a créé, sa vie devient un sacrifice de louange, assumé par un intense désir de se perdre en Dieu. C'est l’essence de la vie chrétienne d’être une liturgie d’action de grâce, une eucharistie où l’on se perd pour Dieu et en Dieu, en proclamant qu’Il est seul important.

Nos misères, nos souffrances, nos défauts, nos péchés eux-mêmes, toutes ces journées que nous avons l’impression de rater, qu’en faire? Si nous pouvions comprendre que le problème n’est pas de bien fonctionner, mais d'offrir, comme tout serait plus simple! La matière d’un sacrifice n’a pas besoin d’être noble, il suffit qu’elle soit offerte. Alors, au lieu d’offrir une journée parfaite (mais qu’est-ce que cela veut dire?) on offre une journée lamentable, qu’importe, si on l’offre… Du moindre instant de notre vie, Dieu peut faire quelque chose si

nous voulons bien le lui offrir, mais tel qu’il est.

  Pour être délivrés de tous nos complexes, le plus simple est de les donner tels qu’ils sont. Il ne faut pas essayer de s’en délivrer avant. Ceux qui font leur toilette avant de se présenter à Dieu, cela veut dire qu’ils ne veulent pas tout donner, ils ne veulent donner que ce qui est beau. Mais c’est justement ce qui est laid que désire le Christ, pour le guérir.

  Ce ne sont pas les bien-portants qui ont besoin de médecin, mais les malades. Je suis venu appeler non pas les justes, mais les pécheurs au repentir

(Lc 5, 31).

  Notre misère est la seule porte d’entrée dans le mystère de la Trinité. Alors, allons-y carrément, ne refusons rien, donnons tout sans faire le tri ni même l’inventaire.

Les choses sont créées pour être brûlées ou pulvérisées. Pour un tel usage, il importe peu qu’elles soient belles ou laides » Ibid

« C'est dans ce contexte d’une vie devenue eucharistie qu’est née la prière

continuelle dite prière de Jésus ». Ibid

 

En Occident cette Ecole du Feu a été remarquablement exprimée et vécue par Ste Thérèse de l’Enfant Jésus qui conseillait à toutes les petites âmes de s’offrir en victime d’holocauste de l’Amour miséricordieux, au Souffle de Feu du Buisson ardent...

« Mais Ste Thérèse ne pouvait pas le désirer si JC ne l’avait pas été pour nous tous. Le Christ fait corps avec nous, il est concerné par le péché. Se laisser prendre par le feu divin... nous sommes appelés à brûler du feu divin. Dans l’Ancien Testament l’initiative du sacrifice vient de Dieu jamais de l’homme, très souvent le sacrifice s’accomplit d’un événement extérieur, le feu du ciel tombe sur la victime et la consume, c’est ce qu’on appelle l’holocauste, sacrifice par le feu, c’est un signe que Dieu agrée nos sacrifices et l’accomplit.

« Alors le feu de Yahweh tomba, et il consuma l’holocauste.. » 1 Rois 18, 38

« Le dieu qui répondra par le feu, celui-là est Dieu. » Ibid., 18, 24

 La part la plus profonde du sacrifice c’est le feu divin, l’holocauste. Dans la religion juive le sacrifice par excellence c’est l’holocauste. Tout ça ce sont des gestes extérieurs qui veulent dire des gestes intérieurs, nous sommes faits pour être sanctifiés, saints,  agios : séparé de la terre, divin, imbibé des sentiments divins, avoir en soi l’amour et la lumière qui unissent le Père, le Fils et le St Esprit. Ce sacrifice qui est la divinisation de la créature, Dieu va l’offrir à JC, cette divinisation par la miséricorde divine, par l’amour blessé, l’amour qui n’est pas aimé, c’est quelque chose d’intérieur. JC va se laisser diviniser totalement dans son humanité par la miséricorde, la tendresse divine, l’amour avec lequel Dieu nous aime.

C’est donc le feu qui divinise la victime, le sacrifice c’est le désir que nous avons d’être brûlé par Dieu.

Ce sacrifice d’holocauste est un sacrifice de pure joie, de pure gloire, de pure paix...On ne peut pas devenir divin sans passer par la confiance, sans entrer dans l’abandon et le don de soi, ce qui suppose une dépossession de soi-même, on perd le contrôle de sa vie pour que la vie de Dieu devienne le contrôle de ma vie, c’est une épreuve de pauvreté, d’humilité...

C’est le mystère du surnaturel qui divinise la nature, c’est ça le sacrifice d’holocauste. La croix est donc un sacrifice de pure joie, reste que il y dans la croix une présence de la souffrance, présence qu’on retrouve dans tous les sacrifices, c’est l’aspect où le sacrifice est aussi sanglant, sans le sang versé il n’y a pas de rédemption...

 Le pressentiment de Thérèse, c’est être brûlée par la miséricorde de Dieu, entrer dans la tendresse avec laquelle Dieu aime les pécheurs. Se laisser aimer par cette tendresse, c’est ce que fait le Christ sur la croix il se laisse aimer par la tendresse infinie que Dieu éprouve pour les pécheurs.. » Père Bruno-Marie Simon Conférences spirituels Cotignac mai 2006

 

« Dieu ne nous libère pas du mal, il transfigure le mal et il y prend une joie éternelle... le Christ ressuscite avec les stigmates, les stigmates ce n’est pas simplement une médaille, la croix de guerre, c’est le signe de la symbiose pascale. C’est le signe du mystère extraordinaire où le mal est divinisé, transfiguré. Le Christ n’est pas venu éliminer le mystère du mal mais le transfigurer. Les tribulations sont bénies elles deviennent la victime qui va  être brûlée par la gloire de Dieu, elles sont l’occasion d’entrer dans la joie éternelle. » Ibid

 

  • Les Noces de la Douleur et de la Joie divines : La Paix

 

« Le Père invite le Christ à le suivre, à s’abandonner aux mains des pécheurs, à descendre avec lui dans cet amour, comprendre avec son coeur de chair la blessure que connaît l’amour de ne pas être aimé. Cet amour-là qui se laisse entraîner instaure la joie, le banquet éternel, la nouvelle alliance qui s’instaure en JC qui accepte de devenir victime à l’amour miséricordieux. » Ibid

 

Ne retrouvons-nous pas cette paix qui « dépasse tout sentiment » car elle est participation du Cœur de Dieu, blessé et victorieux éternellement du « Non serviam » ; participation à la paix pascale de l’Agneau victorieux car victime livrée, immolée et brûlée au feu de la Miséricorde. Amor vincit omnia.

 « Il (Jésus) leur dit : « Paix à vous ! » Et cela dit, il leur montra ses mains et son côté... » Jn 20, 20

 

Car comme la création de l’homme s’est fait du Souffle de Dieu, sa recréation doit se faire de son Souffle de Feu.

 « Envoyez votre Souffle et il se fera une création nouvelle et vous renouvellerez la face de la terre. » prions nous à la Pentecôte...

« Et je vis un nouveau ciel et une nouvelle terre.. »

Et je vis descendre d’auprès de Dieu, la ville sainte, une Jérusalem nouvelle, vêtue comme une nouvelle mariée parée pour son époux. Et j’entendis une voix forte qui disait :  « Voici le tabernacle de Dieu avec les hommes  » Apoc, 21, 1-2

 

Alors, n’est-ce pas temps d’offrir une dernière parure à l’Epouse car « Voici l’Epoux qui vient » !

N’est-ce pas temps de revêtir l’Epouse de sa Tunique sans couture, cousue sur le modèle de celle de l’Epoux.

 

  • La Préparation des Noces éternelles

 

Il leur dit de nouveau : « Paix à vous ! Comme mon Père m’a envoyé moi aussi je vous envoie. » Et cela dit, Il souffla sur eux et leur dit « Recevez l’Esprit-Saint... » Jn 20, 20-22

« Allez donc aux carrefours des chemins, et tous ceux que vous trouverez, invitez-les aux Noces de mon Fils... » Math, 22, 9

 

  • a) Les Noces des Enfants d’Abraham

En effet, combien de paraboles chantent le festin de ces Noces éternelles ...où l’enfant prodigue est revêtu de la tunique de fête, où le boiteux, l’aveugle, le pauvre entrent aussi dans la salle du festin, où le lion paît avec l’agneau, où l’Unique Pasteur fait paître l’unique troupeau...

où les enfants dispersés sont rassemblés dans le Sein d’ Abraham...

Nous aussi nous avons entendu l’Appel du Roi préparant les Noces de son Fils ... Comme ses serviteurs nous souhaitons sortir sur les chemins ...et crier d’une voix forte  à tous les hommes de bonne volonté « Voici le tabernacle de Dieu avec les hommes ».

Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu ? 

Ne savez-vous pas que vous êtes les enfants d’un même Père ?

Ne savez-vous pas que vous êtes animés du même Souffle ?

Ne savez-vous pas que vous brûlez au même Feu du Buisson Ardent ?

Préparez-vous à entrer dans la Danse de ces vives flammes d’amour !

Préparez-vous à communier au même Festin !

Préparez-vous à entrer dans ce Chant d’un même Souffle !

 

b) Les Noces de Parole de l’Occident et Silence de l’Orient vers un Souffle de paix des « Artisans de paix »

 

En classe de Philo, mon premier livre qui commença à me faire goûter la saveur d’éternité de cette Danse, ce Festin ou ce Chant... intérieurs s’intitulait « Parole et Silence » par un chartreux.

Comme pour bien d’autres événements de ma vie, j’en vois maintenant le véritable sens prophétique.

N’était-il pas la figure d’une autre Noce qui se prépare entre Parole  et Silence ?

« Il existe une communion secrète entre les êtres ailés. » avait l’habitude de dire Marie Madeleine Davy...

Je suis bien convaincue que c’est « la communion des saints » qui m’a fait rencontrer en la fête de Ste Scholastique première moniale bénédictine (dont St Benoit vit s’envoler l’âme sous la forme d’une colombe...)  la Présidente de l’association « Artisans de paix » et découvrir en elle une « sororité spirituelle du Souffle »... époustouflante ... !

A peine rencontrée jaillissait de mon cœur cette demande :

« Voudriez-vous être la voix de mon silence ? »

Comment ne pas être saisie par la proximité de notre démarche à promouvoir la paix par la prière du Cœur, siège du Divin en tout homme, par la voie du Silence, entendue « à la racine du Souffle » ?

Comment ne pas être époustouflée de cette Communion au même Souffle en la lisant :

 

Cette voie du Silence « est avant tout un Chemin de l’Ame en quête de son Centre, l’Intériorité que les prophètes et les mystiques de toutes les traditions rencontrent comme une Présence « plus intérieure à soi-même que soi-même, plus extérieure que toute extériorité » (saint Augustin, 354-430). Cette « Présence » nous donne à vivre et à penser une « voie d’humanisation et de socialisation croissantes » pour tous. 

Pour sainte Thérèse d’Avila (1515-1582) et saint Jean de la Croix (1542-1591), tous deux

réformateurs du Carmel en Espagne, mais aussi pour Al Ghazali (1058-1111, théologien soufi perse) et Ibn Arabi (1165-1240, théologien juriste, poète, métaphysicien, maître soufi arabe andalous du taçawuff, considéré comme le « sceau de la sainteté » en Islam), ainsi que pour Bahya Ibn Paquda (mystique juif du 11ème siècle) et pour les prophètes du Premier Testament,  Dieu est Intériorité.

C’est que l’Intériorité en question transcende les religions et les personnes de l’intérieur d’elles-mêmes, ouvrant pour chacun(e) qui la suit, un chemin de sortie de soi, surabondant de vie en soi, pour soi et pour les autres» Extrait de « Les Fraternités Artisans de paix » - Paula Kasparian, présidente des Artisans de Paix

http://www.artisans-de-paix.org/fr/articles/?cat=5

 

La Fraternité Ibrahim « s’engage dans la Voie des Artisans de Paix comme l’a demandé Benoit XVI le 1 er janvier 2013. Elle s’engage ainsi de fait dans la Voie spirituelle dans laquelle sont engagés les membres de l’association Artisans de Paix depuis le 15 octobre 1994 (date du croisement de deux vocations, sous le signe de la fête de sainte Thérèse d’Avila : celle de Madeleine Frapier  avec l’appel à créer un Centre Artisans de Paix rassemblant Juifs, Chrétiens et Musulmans dans un haut lieu symbolique de la planète, le désert du Sinaï, afin de prier pour la paix ; celle de Paula Kasparian à qui Dieu se manifeste depuis la nuit du 25 au 26 janvier 1982,  par – avec – en - la vie du Souffle. Notons que Madeleine Frapier a rendu le Souffle dans la nuit du 25 au 26 janvier 2002, confirmant ainsi l’importance de cette date pour les Artisans de Paix,  et que l’appel à « Demeurer à la Racine du Souffle » a été reçu le 19 avril 2008 par Paula Kasparian, le jour dit de « l’Election » dans les Grands exercices spirituels de saint Ignace (Retraite de 30 jours), en lien avec l’Evangile de la Cananéenne rappelé en page 1 de ce document. Le Samedi Saint du 3 avril 2010, devant un arc-en-ciel qui partait du Sacré cœur de Montmartre, à l’issue d’une retraite ignacienne encore, Paula Kasparian reçut les 7 demeures spirituelles qui devinrent celles des Artisans de Paix et leur valurent l’amitié du Carmel, en la personne de Frère Olivier-Marie Rousseau o.c.d., alors Provincial des Carmes pour l’Irak et l’Ile de France. » 

 

La Fraternité Ibrahim s’engage donc « dans la voie des Artisans de Paix pour une communion de « Centre à Centre de Cœur à Cœur » avec tout homme

  • en vivant de l’Appel à « Demeurer à la Racine du Souffle » 
  • en vivant de l’Appel à suivre la voie du Silence. »

 

L’Institut de Recherche Spirituelle des Artisans de Paix, tel qu’il a commencé d’exister  à Paris, en coopération avec l’AIDOP (Agence Internationale pour la Diplomatie et l’opinion Publique) fondée par le Professeur Jean-Paul Durand op, pourrait être la voix du silence de la Fraternité Ibrahim...

 

Souffle et Silence (qui ne s’oppose pas à Parole, pourvu que la Parole soit celle de quelqu’un qui écoute) seront donc ses deux organes de Communion,

  • avec Dieu dans l’inspiration qui devient Silence et Inhabitation
  • avec l’Homme dans l’expiration qui devient Parole et Circuminsession

 

« Inhabitation et circumincession participent de la théologie des Artisans de Paix, telle que Paula Kasparian a commencé de s’expliciter dans le cadre du séminaire AIDOP / Artisans de Paix. Elles sont l’une et l’autre, au cœur de l’inspiration et de l’expiration dont elles disent le Lieu Médian. »

 

Ce double engagement sera particulièrement vécu par la laure St Joseph sur la colline de Al Qaouzah où se rassembleront  des consacré(e)s qui pourront vivre comme les tout premiers villages de moines en Palestine au IV ème siècle ou selon l’intuition des « trois biens » de St Romuald à Camaldoli 

en ermite de la paix

en moine ou moniale de la paix

en apôtre de la paix

 

Ce double engagement pourra aussi être vécu par tout évêque, prêtre, religieux (ses) ou laïc, ayant pour objectif de rechercher la paix intérieure, promouvoir le pardon et la réconciliation de tous les Frères ennemis à l’intérieur comme à l’extérieur de toute religion... « Ut unum sint » Jn, 17, 21 et poser sa pierre à la Cité de la Paix de la Jérusalem céleste...

 

« J’ai mis mon arc dans la nue et il deviendra signe d’alliance entre moi et la terre... » GN 9, 13

car tout est Noces !

« Réjouissons-nous, tressaillons d’allégresse et rendons-lui gloire, car les Noces de l’Agneau sont venues, et son épouse s’est préparée...Heureux ceux qui sont invités au festin des Noces de l’Agneau ! » Apoc. 19, 7, 9

"Venez aux Noces de l'Agneau!"

 

      

                            Al Qaouzah, 25 mars 2014,

Fête de l’Annonciation à Marie, Arche de la Nouvelle Alliance

 

 

 

 

 

 

 

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